Apple mise beaucoup sur la rapidité des processeurs de ses nouveaux smartphones pour attirer les consommateurs. Est-ce réellement un atout maître ?
Lorsqu’il voit le jour en 2007, le tout premier iPhone épate les journalistes par la fluidité de ses menus. Son processeur est pourtant très poussif par rapport aux standards actuels : il est alors une centaine de fois moins véloce que celui de l’iPhone Xs de 2018*. Chaque année depuis onze ans, Apple s’obstine à refondre le cœur des iPhone pour les rendre plus vifs. Aujourd’hui, le surpuissant processeur A12 Bionic qui équipe les Xs et Xs Max est le plus rapide du marché.
On peut se demander si cette accélération a encore du sens, comme on peut questionner l’utilité d’un moteur de voiture de course dans un monospace. Au quotidien, perçoit-on vraiment la différence ? Nous avons sorti un chronomètre et mesuré la réactivité de trois smartphones :
l’iPhone Xs Max, sorti le 21 septembre 2018 (processeur A12) ;
l’iPhone X, commercialisé en septembre 2017 (processeur A11) ;
l’iPhone 6s, vendu depuis septembre 2015 (processeur A9).
Théoriquement, l’écart de performances entre ces trois mobiles est énorme. Leurs résultats aux tests AnTuTu, Geekbench et Basemark sont sans équivoque : l’iPhone Xs est en moyenne 20 % plus rapide que l’iPhone X, et même 200 % plus rapide que l’iPhone 6s. Qu’en est-il au quotidien ?
Une faible différence en usage courant
Les tests de performances courantes confirment nos doutes : l’écart est loin d’être aussi spectaculaire. Sur un circuit d’applications mêlant calendrier, plans, Facebook, Safari et autres, l’iPhone 6s se montre seulement 7 % moins rapide que le nouvel Xs Max. L’iPhone X ne lui cède que 2 %.
Ce test doit être pris avec recul. A certains égards, il juge sévèrement le smartphone le plus récent. Avec son grand écran saturé de pixels, le Xs Max est désavantagé par rapport à ses concurrents dont les écrans sont moins vastes. En outre, ces tests sont menés sur des smartphones remis à zéro. On mesurerait probablement un écart plus important sur des mobiles poussés à leurs limites, par exemple ralentis par une avalanche permanente de notifications et une mémoire pleine.
L’écart se creuse avec des applications gourmandes
L’application de montage vidéo iMovie s’ouvre tout aussi rapidement sur le 6s que sur les iPhone plus récents. Ses menus sont quasiment aussi fluides. Mais le montage est un peu moins agréable, car la lecture des vidéos n’est pas parfaitement fluide. Lorsqu’on partage une vidéo de 40 secondes, iMovie en crée une version allégée, ce qui prend cinq secondes pour les iPhone les plus récents, contre huit pour le 6s.
Sur l’application de retouche photo Lightroom CC, les différences de performances sont moins notables. En revanche, lorsqu’on lance un jeu très lourd comme Fortnite, l’écart se creuse nettement. Le lancement prend vingt et une secondes sur le Xs Max, contre vingt-huit sur l’iPhone X, et quarante sur l’iPhone 6s.
Côté jeux justement, nous n’avons remarqué aucune différence de qualité graphique ou de fluidité entre l’iPhone X de 2017 et le Xs Max. En revanche, les jeux tournent-ils sans saccade sur l’iPhone 6s ? Là encore, la réponse est surprenante. Les petits jeux comme Angry Birds ou Candy Crush tournent de manière fluide, de même que les perles indépendantes comme The Room, Donut County ou Severed. Beaucoup de jeux 3D gourmands tournent eux aussi sans saccade, sans qu’il faille réduire le niveau de détail graphique, à l’image d’Asphalt 9 et Modern Combat 5.
Quelques titres particulièrement gourmands s’avèrent un peu moins fluides que sur iPhone X, tels Unkilled. Assez rarement, l’iPhone 6s montre de vraies limites, comme avec Fortnite, dont la fluidité demeure passable lorsqu’on abaisse la qualité graphique au minimum.
L’influence du processeur en question
Comment expliquer la modestie de ces écarts ? L’écrasante majorité des applications sont conçues pour fonctionner sans heurts sur les iPhone d’ancienne génération : leurs créateurs ne souhaitent pas limiter leur produit au marché des iPhone les plus récents. En outre, beaucoup d’applications n’ont nullement besoin d’un processeur très rapide pour tourner correctement.
Cela peut surprendre, mais la rapidité des menus d’un iPhone n’est pas directement liée à celle du processeur. Elle est fixée par Apple et s’avère constante d’une génération d’iPhone à l’autre. Apple a choisi méticuleusement la vitesse à laquelle les pages glissent et se tournent, ainsi que la vitesse à laquelle les applications s’affichent. Lorsqu’on clique sur une application, elle n’apparaît pas instantanément : une transition graphique signale aux yeux qu’elle a commencé de s’ouvrir, comme sur les smartphones Android d’ailleurs. Si cette transition est trop courte, nos yeux ne la perçoivent pas, Apple a donc fixé précisément sa durée. Sur les smartphones Android également, les transitions sont minutées avec précision.
Toutefois, lorsqu’on ouvre une application très lourde, on attend parfois bien au-delà de la transition visuelle avant de pouvoir l’utiliser. Cet écart est parfois causé par la lenteur du processeur, mais ce n’est pas l’unique raison qui justifie ces ralentissements.
La rapidité de la mémoire à court terme (ROM) et celle de la mémoire à long terme (RAM) jouent aussi beaucoup. Lorsqu’on navigue sur Internet, la vélocité de l’antenne du mobile (Wi-Fi ou 4G) pèse également, et, bien plus encore, la rapidité des antennes de l’opérateur téléphonique. Un processeur a beau être véloce, il passe beaucoup de temps à attendre.
En conclusion
Au quotidien, l’iPhone 6s reste un smartphone fluide, pas beaucoup moins que l’iPhone Xs Max, sauf quand on lance un jeu gourmand. Quant à l’iPhone X, il est presque toujours aussi rapide que l’iPhone Xs Max. Entre la sortie de l’iPhone il y a onze ans et celle de l’iPhone Xs en 2018, il y a donc eu une bascule, un moment-clé à partir duquel la rapidité du processeur a cessé d’être un critère crucial pour la plupart d’entre nous. Pourtant, chaque utilisateur est unique, et certains usagers gagnent toujours à s’équiper d’un smartphone extrêmement rapide.
Pour vous, la rapidité est plutôt un critère-clé si :
vous travaillez beaucoup, plus souvent sur smartphone que sur ordinateur ;
vos proches sont impressionnés par la rapidité avec laquelle vos doigts se déplacent sur votre mobile.
Pour vous, la rapidité n’a pas grande importance si :
vous ne faites pas partie des grands passionnés de jeux vidéo 3D ;
vous n’êtes pas prêt à payer cher pour gagner occasionnellement quelques secondes.
Pour autant, faut-il acquérir un iPhone 6s ? Ce serait une erreur, car si ce smartphone a bien vieilli, il risque rapidement de montrer des signes de ralentissement, ce qui n’est guère étonnant pour un smartphone sorti en septembre 2015. A court ou moyen terme, certaines applications, et certains sites Internet, qui évoluent périodiquement, deviendront trop lourds pour être utilisés confortablement. Les iPhone 8 et X sont de meilleurs investissements : il est probable qu’ils tiennent au moins trois ans avant de montrer des signes de faiblesse. Quant à l’iPhone 7, il a probablement deux belles années devant lui.
* Au test de performances brutes Geekbench, le tout premier iPhone est environ douze fois moins rapide que l’iPhone 6. Au test plus récent Geekbench 4, l’iPhone Xs est environ trois fois et demie plus rapide que l’iPhone 6. L’iPhone Xs serait donc environ quarante fois plus rapide que le tout premier iPhone, si on oubliait de préciser que le processeur de l’iPhone Xs est très différent de celui de l’iPhone d’il y a onze ans : il intègre plusieurs cœurs, ce qui multiplie ses performances par plus de deux. Lorsqu’il utilise toute la puissance de ses cœurs, l’iPhone Xs est donc environ cent fois plus rapide que le premier iPhone.
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